Acryliques et peintures réagissant à la lumière noire et ultraviolet
Su Mei-Yu développe en 2024 une série “effet jour / effet nuit” à l'aide de peintures réagissant à la lumière noire.
Cette série, inspirée par la philosophie chinoise, souligne la relation entre l'homme, la nature et la vie, l'harmonie entre le ciel, la terre et la société.
L'autrice Agnès Fabre a été captivée par ce travail :
"SU Mei - Yu dit vouloir peindre « la mémoire des nuages sur l’eau », autrement dit peindre l’empreinte immatérielle, labile et mouvante, qui accompagne notre regard du haut vers le bas, du ciel vers la terre en se laissant glisser dans la fluidité des lames de couleurs noyées d’eau et de pigments.
Elle refuse le pinceau et préfère poser sa pâte colorée avec des outils qu’elle s’invente. Son souci majeur étant de laisser trace, de transposer sur la toile une sensation visuelle et tactile, elle cherche le tiers qui, entre ses mains, opère ce transfert indicible, ce passage du réel au symbolique, la métamorphose de la banalité en témoignage sensible. Elle cueille toutes sortes de feuilles - philodendron, rhubarbe, palmier, aussi bien que le paliurus hemsleyanus - recueille objets insolites ou rebuts trouvés au sol ou dans un magasin de bricolage par Kim, son mari et compagnon en peinture.
Ces «objets », la plupart du temps destinés à d’autres usages, offrent la possibilité à SU Mei-Yu de transgresser leur forme initiale dont elle ne conserve que la trace la plus minimale. Ils sont des intercesseurs entre l’artiste et la peinture qui occupe la première place. L’outil se prête aux gestes de SU Mei-Yu mais c’est la peinture, au bout du compte, qui aura le dernier mot.
Quand SU Mei-Yu se met au travail, s’engage, en effet, entre elle et son support une sorte de jeu de rôle où chacun attend de l’autre une surprise, un défi. Les grattoirs, griffes ou couteaux à peindre se mêlent, se nouent au dépôt végétal. SU Mei-Yu discrète, cherche une sorte d’anonymat du geste en laissant interagir, presque à son insu, l’outil et le médium. Elle se fait légère, s’absente presque.
L’empreinte est cependant reconnaissable. Elle renvoie à une connaissance, à ce que l’œil sait de l’objet ou de la feuille, mais l’artiste cherche à la décharger le plus possible de sa substance réaliste. Le geste est vif, furtif. Il place et laisse glisser la couleur qui se superpose à celle des dessous. Il dépose des signes, les effluves d’un savoir mais n’affirme jamais une figuration trop lisible. “
Agnès Fabre, Autrice, avec son aimable autorisation
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Acryliques et peintures réagissant à la lumière noire et ultraviolet