Emmanuelle Nhean est une peintre Cambodgienne résidant en France depuis 1980.
Etudiante en Médecine au Cambodge au moment de la prise du pouvoir par les Khmers rouges, elle est contrainte de fuir sa maison et Phnom Penh.
En fuite, elle est arrêtée et déportée dans un camp de travaux forcés pendant 4 ans à Kampot, au sud du pays. Libérée, elle retourne à Phnom Penh puis fuit vers la Thaïlande. Après quelques mois dans un camp de réfugiés, elle part enfin vers la France.
A son arrivée en France, elle exerce dans un premier temps comme infirmière pour pouvoir vivre en attendant de pouvoir reprendre et terminer ses études de médecine. C’est pendant son temps libre consacré à la peinture qu’elle découvre la peinture occidentale, les modernes, les cubistes, les contemporains, l’abstraction…
Suivant son instinct elle décide alors de prendre des cours privés de peinture puis abandonne son projet de devenir médecin et entre dans une école d’art à Paris.
Depuis, à la croisée des chemins entre culture occidentale et asiatique, Emmanuelle Nhean conjugue la tradition picturale tirée du Reamker* à la peinture moderne et contemporaine occidentale, navigant entre la figuration, l’abstraction et l’art Khmer, développant aussi une pratique d’autres médiums comme la tapisserie, la broderie, le vitrail ou l’aquarelle.
Les œuvres d’Emmanuelle Nhean paraissent tantôt fouiller la mémoire du monde, tantôt la sienne, mettant au jour les rêves de son enfance ou les mythes les plus anciens. Ses lavis renforcent le sentiment de mystère et créent une sorte de magie, semblant composer des voiles successifs de couleurs comme des souvenirs qui estomperaient une réalité, comme des secrets qui ne demanderaient qu’à être révélés.
Son travail interroge ainsi la perpétuation même des mythes, la recherche de leurs sens profonds, les enseignements et les valeurs qu’ils véhiculent et invite à une introspection individuelle et collective que cette recherche nécessite.
*Reamker : Le poème épique Khmer adapté du Ramayana
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