Risa est une artiste japonaise originaire d’Izumo, au Japon, où se trouve l’un des plus anciens sanctuaires shinto.
Après avoir étudié la didactique des langues à Tokyo, elle s’installe aux États-Unis en 2009 et se réoriente vers l’événementiel. Elle commence à peindre, ressentant la nécessité de se réaliser à travers l’art, de profiter et de se nourrir de l’énergie et de la liberté que lui offre la pratique artistique.
Sa vie prend un tournant lors d’un voyage au Pérou avec son compagnon. Partis pour 15 jours de visite, ils se retrouvent bloqués pendant huit mois à cause de la pandémie de Covid-19.
Ils profitent alors de ce séjour forcé pour s’installer à près de 3000 m d’altitude, dans la ville de Pisac, dans la Vallée Sacrée des Incas. Portés par l’atmosphère particulière de ce site archéologique majeur et du spectacle de la nature en pleine Cordillère des Andes, ils commencent alors l’un et l’autre à peindre frénétiquement.
Risa Quantumy
Galerie Oia – Bonjour Risa, ravi d’échanger avec toi.
Risa Quantumy – Bonjour!
G.O. – Lors de notre première rencontre, tu m’as parlé de ton besoin de liberté qui t’a conduit du Japon aux Etats-Unis en 2009…
Risa – Oui c’est vrai. Je suis née à Shimane Izumo, une ville très connue au Japon pour être le pays des Dieux, le berceau spirituel du Japon. Il y a là l’un des sanctuaires les plus anciens et les plus importants « Izumo Taisya », répertorié dans le plus ancien livre d’histoire du Japon « Kojiki ».
Ensuite, j’ai fait des études à Osaka et Tokyo pour devenir professeur. Mais depuis l’enfance j’avais très envie de vivre à l’étranger et je m’intéressais à la culture d’autres pays…
G.O. – Quel genre d’enfant étiez-vous ?
Risa – J’étais une enfant qui se demandait ce que signifie être humain.
En m’observant moi-même, mes pairs et les adultes, j’ai commencé à remarquer des faiblesses humaines et des problèmes qui devaient être résolus. Puis, à l’aube de la vingtaine, le monde que je pouvais voir s’est élargi, j’ai rencontré plus de gens et j’ai acquis plus de connaissances. Mais j’ai réalisé que les faiblesses et les problèmes humains que j’avais remarqués quand j’étais enfant ne changeraient jamais. Et j’ai commencé à me sentir amère de vivre dans ce monde.
Mais dans le même temps, passer du temps à interagir avec la musique et l’art m’a libéré de cette amertume.
C’était une période merveilleuse où je me suis sentie vraiment libre, libérée des conventions sociales.
G.O.– C’est pour cela que tu as commencé à peindre ?
Risa – En fait non, à cette époque, je n’ai rien produit moi-même officiellement : Il y avait pour moi cette idée que seules quelques personnes avec un talent très spécial pouvaient créer de l’art. Je ne pouvais en profiter qu’en tant que spectateur. J’étais donc sérieusement en train de chercher ma voie, mon but et un moyen pour vivre ma vie avec plus d’énergie, avec…plus de vie!
G.O. – Et qu’est ce qui t’a permis d’y parvenir?
Risa.– C’est ma rencontre avec la physique quantique! et puis j’ai également commencé à explorer les mondes de l’astrophysique et du bouddhisme.
Une fois que je me suis intéressée à ça et que j’ai commencé à apprendre, ma façon de voir le monde a radicalement changé. Et en 2019, j’ai commencé à peindre.
G.O. – Et puis en 2019, il y a eu ce voyage décisif pour toi…
R.Q. – Oui c’est vrai. Avec mon partenaire, on a voulu partir au Pérou pour visiter les grands sites incas, des grands sites spirituels, des lieux marqués par l’histoire, des paysages incroyables. On devait rester deux semaines et à cause du Covid, les frontières ont fermé et on a dû rester près de huit mois!
J’ai vécu tellement de moments précieux et d’expériences inattendues. Je peignais tous les jours là-bas, et toute l’inspiration est venue de ces moments-là, et de l’énergie des gens merveilleux et du paysage qui m’entourait. Là bas, des membres d’une tribu Quechua à Cuzco m’ont appris le sens du mot « Kunanmi » très important pour eux, qu’on peut traduire par « c’est maintenant ».
J’ai vraiment eu l’impression que leur vie était basée sur ce principe.
G.O– Je comprends que c’était une expérience vraiment marquante pour toi qui a approfondi ta philosophie personnelle : C’est le but de créer de l’art pour toi, changer ton rapport au monde ?
Risa – Oui!
Mon rapport entre l’art et la vie.
« Ton monde » est celui que tu crées toi-même,
« Mon monde » est celui que je crée moi-même.
Quand j’ai compris cela, quand ça a fait sens au plus profond de moi, au plus profond de mon cœur, alors j’ai commencé à vivre dans un monde « fait » par mes pensées. A chaque instant, j’analyse soigneusement mes pensées et mes concepts en détail.. Il n’est pas facile de changer ses croyances ou ses concepts : lâcher prise sur les concepts qui ne sont pas nécessaires dans ma vie est vraiment important pour moi, parce qu’au final ce sont mes pensées qui sont la seule source de ce qui crée ma vie.
Cependant, les émotions négatives que nous ne voulons pas ressentir sont aussi un élément important pour créer une vie riche : Je n’ai pas besoin d’éviter les sentiments négatifs.
C’est du dualisme, rien n’existe seul, les deux existent en même temps. le blanc n’existe pas sans le noir, nous ne pouvons pas éviter le « côté obscur » de nos sentiments. Ces différentes émotions, ces différentes couleurs sont les mêmes ! Pour une vie colorée, nous avons besoin de toutes les émotions. C’est ce qui fait un monde riche, complexe, profond et intéressant !
C’est tout cela que j’expérimente et que je vis à travers l’art et ma peinture. Créer de l’art est mon outil précieux pour exprimer et partager ma philosophie. J’espère que mon art créera des moments où les gens pourront ressentir un amour inconditionnel pour l’existence !
G.O. – Merci Risa pour cette interview et pour la grande énergie qui émane de toi !
Risa. – Merci !
TOUS DROITS RÉSERVÉS – MENTIONS LÉGALES – GALERIE OIA