Interrogeant les mémoires collectives et individuelles, Emmanuelle Nhean développe depuis plus de trente ans une esthétique conjuguant son héritage culturel cambodgien à la culture occidentale.
Fascinée par Vermeer et Matisse, elle apprivoise la lumière et la couleur, puis se plonge dans l’abstraction et le cubisme. Elle travaille par la suite les motifs, qu’ils proviennent de fresques, de mosaïques, du tissage ou de la broderie, symbolisant la transmission de savoirs-faire, de tradition et d’élégance, franchissant les frontières entre l’Occident et l’Asie, entre sa terre d’origine et celle d’accueil.
S’inspirant ici des fresques d’Herculanum et de Pompéi, elle ravive des histoires qui ont failli être perdues à jamais, établissant un parallèle pudique, un non-dit, sur sa propre histoire.
Avec les deux tableaux appelés « le village », entre songe et réalité, elle dévoile, délivre, redonne vie à des souvenirs enfouis au plus profond de sa mémoire comme et la réminiscence de rêves apaisants, mirages de paysages et de lieux de vie.